samedi 25 février 2012

Journée de marde

Dans la nuit, le vent s'est levé. Un vent d'environ 25 noeuds. Nous sommes ancrés dans une baie qui nous protège des vents sauf de l'Ouest. Le vent vient d'Ouest.... Les vagues transforment le bateau en montagne russes. J'entends des coups de fouets à l'arrière du bateau. Je me lève. Mes mousquetons ont lâchés et mon dinghy est partie à la dérive... Je capote! Je souhaite de tout coeur que le vent a poussé T-Pet au fond de la baie et que je pourrai le récupérer. Le jour se lève tranquillement, mon frère aperçois une embarcation locale se diriger au fond de la baie. Ils s'approchent de nous: "avez-vous perdu votre dinghy?" Yes go dans la lancha et je retrouve mon dinghy échoué sur la plage au fond de la baie!

On déjeune et je fais une réparation sur mon bateau. La veille, j'ai fait un pump-out manuel en mer et la pompe de caca a fendue... alors on imagine l'odeur. Je bypass tout le gréement et dorénavant il n'y aura que le pompage par le dessus qui fonctionnera, entre autres temps, la crotte ira directement dehors....

Après m'être fait brasser avec mes histoires de tuyauteries, je décide d'aller à terre question de prendre l'air frais. On se promène dans le village et on dîne au Loraine's Café, on jase avec un couple d'américains à la retraite : lui ancien de l'Air Force et elle ancienne officier de police. Ils quittent vers leur bateau. Je fais un peu d'Internet et la cuisinière écoute sur le VHF des gens qui capotent dans la baie... Il y a un bateau à la dérive!! Elle me regarde et me dit Where is your boat? Elle me prend par le bras et m'emmène dehors et me demande ou est mon bateau? Je ne le vois plus! Il s'est déplacé et galope comme un chien fou dans un jeu de quilles parmi les autres bateaux, impuissants, qui prient pour ne pas se faire ramasser par le voilier en furi!! Je cours de toutes mes force jusqu'à mon dinghy, mon frère arrive au même moment par le camion du fils de la proprio du café et les bahamiens sont déjà attroupés sur le quai et tout le monde nous encourage à faire vite pour récupérer le voilier avant qu'il ne se fracasse sur les rochers au fond de la baie!

Je comprends la gravité du problème. Mon câblot d'ancrage a brisé. Mon frère pousse le dinghy le gaz au fond dans le cul du bateau afin de me faire r'voler dedans. Il y a l'ancien de la Air Force qui est déjà en dinghy et qui essaie de m'aider du mieux qu'il peut pour sauver mon bateau d'une collision fatale! Il est moins une quand j'embarque dans le cockpit, le moteur ne part pas... Surprise, mon sélecteur de batteries n'est pas à la bonne place mais qu'à cela ne tienne, je me garoche à l'avant mettre mon ancre de secours pour essayer d'éviter le pire et je reviens démarrer le moteur; il part! GO le gaz au fond, on décolle de la rive. L'ancre se prends comme il faut et je ne peux plus avancer davantage. On me dit ''CUT THE ROPE''!! J'abandonne l'ancre! Je peux enfin me dégager de ce trou. Escorté de 2 dinghys, je me dirige sain et sauf là ou j'étais et je m'improvise un ancrage avec le reste de mon câblot et ma super grosse CQR, alias ''ma grosse chienne'', que je sors pour les grandes occasions!! Dominique monte à bord et nous sommes en sécurité...

Nous ne quittons plus le bateau et on continue à se faire brasser toute la soirée et toute la nuit avec le GPS et l'alarme de dérive, couchés en cuillère.

Quelle chance on a eue!

Merci à Loraine pour sa vigilance et sa rapidité d'esprit
Merci aux gens de Black Point et toutes mes excuses aux boaters qui ont laissé leur péristaltisme faire des grimasses dans leur bobettes!

André, capt.

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