Dans le commentaire précédent, nous sommes allés dormir dans Teacher's Pet face à la maison de Denis, le père de André, sur un Richelieu très calme. Surprise, au beau milieu de la nuit nous sommes réveillés par un de ces vacarme, les défenses cognent sur la coque du bateau, il y a des moutons sur le Richelieu, le vent est très fort, il pleut averse (presque de la neige). André sort sur le pont pour voir si nous sommes toujours bien ancrés, le premier mot que j'entends est: ''tabarnac''. Le voilier chasse, l'ancre n'est pas bien en place, nous nous dirigeons directement sur les bateaux amarrés à la Marina des Berges. Panique, tout le monde debout, les conditions météo sont dégueulasses, on lève l'ancre, on part le moteur et on se dirige dans une section plus profonde du Richelieu, plus près du chenal de navigation. On jette l'ancre à nouveau, nerveux, on se demande si ça va tenir le coup, il est 1h30 am.
Ùn autre ''tabarnac'' se fait entendre. Hier, nous avons enlevé le filtre de passe-coque, pour l'amener chez Gosselin, pour en acheter un autre. À 1h30 du matin, en panique, on n'a pas pensé qu'on ne l'avait pas réinstallé... le moteur a donc roulé sans eau... est-ce qu'il est brûlé? On retourne se coucher et on regardera tout ça demain. André dit qu'il gardera l'oeil ouvert cette nuit, qu'il vérifiera l'ancrage régulièrement. La vague est très forte, la température tombe dans la cabine. André se réveille régulièrement pour sécuriser le dinghy, ajouter une ancre. Avant d'aller dormir hier soir, on s'était dit qu'on devait faire le plein rapido parce que le réservoir était à sec. Ce matin, au réveil, les batteries sont à plat, on doit faire rouler la génératrice pour tout recharger et être capables de démarrer le moteur. On décide d'aller s'ancrer au quai du père d'André, pour avoir accès à tout les outils, à l'électricité, au garage etc. Comble du malheur, on s'échoue à 10 pi. du quai, le Richelieu est déchainé, on se fait brasser violemment. André saute dans le dinghy, s'attache au voilier et réussit à nous sortir de notre fâcheuse position avec un peu d'aide du moteur du voilier.
Vous souvenez-vous qu'hier soir, on avait dit qu'on était presque à sec de diesel? Eh oui, ce qui devait arriver arriva, après s'être ancré un peu plus loin, pouf pouf, panne d'essence. On mange de la vague dans le flanc, le bateau penche de 20 degrés. André se lance dans le moteur, on doit saigner toute la ligne de diésel, jusqu'aux injecteurs, décrocher les bidons de réserve de diésel et remplir le réservoir. 30 minutes de travail et le moteur redémarre. On est vidés, pas très fiers de nous. Là ça fait, on va s'amarrer à la Marina Gosselin, on est les seuls tatas à être sur l'eau par une telle météo.
Ce soir on reprend position. On est pas assez sécuritaire. Le mat installé sur le voilier balotte de gauche à droite. Pendant que je remonte l'ancre, il me tape sur le bord de la tête, on constate tout les deux qu'on va bientôt le perdre, que notre installation va foutre le camps. On prend trop de chances, on s'expose à une trop mauvaise température, on doit jouer beaucoup plus ''safe'', arrêter de se donner du trouble, surtout lorsqu'on est à 100 mètres d'une marina avec tout les services...
Il est 21h00, le père d'André est venu nous rendre visite, demain on s'installe dans son garage et on bâtit une structure comme les autres voiliers pour installer le mat. On a croisé une dizaine de voiliers jusqu'à maintenant, démattés pour le sud, tous sont installés de la même manière et nous allons faire exactement la même chose demain. Lorsque nous allons quitter la Marina Gosselin, le voilier sera prêt à traverser aux États-Unis, mais surtout beaucoup plus sécuritaire.
Des amis de André, qui ont fait leurs cours de navigation avec lui, vont probablement nous rejoindre dans les prochains jours et on franchirait les douanes ensemble. Nous sommes bien content, on va voir des amis pour les prochains jours. La météo pour demain s'annonce horrible, on reste ici, on prend de longues douches chaudes et on sécurise le bateau.
On fait actuellement des tests pour les vidéos qu'on a tourné jusqu'à maintenant, ils s'en viennent c'est promis.